Pendant plus de mille ans, la coutume des pieds bandés pour les jeunes filles, a été pratiquée en Chine. Cette coutume visait à empêcher une croissance normale des pieds, en les comprimant à l’aide de bandages et en accentuant l’arc de la voute plantaire. C’étaient les parents eux-mêmes qui imposaient cette terrible contrainte à leurs propres filles. C’étaient donc ces parents, qui au lieu de favoriser une croissance normale, la freinaient. Certes cette pratique est aujourd’hui interdite en Chine, cependant combien de parents dans le monde, au lieu de favoriser un développement normal de leurs enfants, les cassent en leur faisant subir toutes sortes de pressions, de blessures physiques et psychologiques. Ceux qui devraient favoriser leur croissance, sont les responsables de leur immaturité, de leur infantilisme.
En soulignant ces faits, il n’est nullement dans mon intention de culpabiliser qui que ce soit. Je désire seulement en faire une application au domaine de la responsabilité des ministères. Dans la quasi totalité des épitres du NT, la préoccupation première des auteurs, c’est d’aider les fidèles à croître. D’ailleurs leur message s’adresse essentiellement aux « saints », aux « fidèles », aux « bien-aimés », aux « frères », c’est-à-dire à tous les croyants. En utilisant la métaphore du corps, dans plusieurs textes, l’apôtre Paul parle de l’importance que chaque membre du corps représente pour les autres. Une de ses expressions favorites c’est : « les uns les autres ». Chaque croyant est responsable des autres. Le but visé par les apôtres c’est la maturité des croyants, ils désirent en faire des adultes spirituels capables de se prendre en charge, capables d’exercer le don qu’ils ont reçu, capables de juger sainement. De même le rôle premier des anciens dans les églises n’était pas de dominer sur les croyants, de les diriger de manière autoritaire, mais d’être des modèles pour amener les croyants à la maturité, à la responsabilité. Le fait « de paître le troupeau » comme cela leur est demandé dans (Actes 20.28) et (1 Pierre 5.2/3), n’avait pas d’autre objectif que de faire croître les croyants. C’est cette croissance que Pierre voulait pour les fidèles comme il le leur dit dans 1 Pierre 2.2 : « désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut».
Au cours des siècles de son histoire, l’église, en mettant en place un clergé chargé d’officier, de conduire le chant, d’imposer les mains, de célébrer les mariages, les enterrements, les baptêmes, de faire les visites aux malades et de tout contrôler, a infantilisé les croyants qui sont devenus des adultes « aux pieds rétrécis », incapables de rentrer dans leurs propres ministères.
Apprenons des saints apôtres d’autre fois, à être des modèles qui favorisent la croissance des autres. Les fidèles ont besoin pour croître, de modèles à imiter. Ces modèles peuvent être l’un ou l’autre des croyants quel que soit son service dans le corps. La mise en place d’un clergé qui centralise toutes les fonctions finit par infantiliser les disciples au lieu de favoriser leur croissance. La passion de tout serviteur du Seigneur, et ce quelle que soit sa fonction, doit être celle de Pierre mentionnée dans 2 Pierre 3.18 « Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ »
Paul Calzada
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